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La discrimination salariale à l'embauche et le cas de Phelma

Chaque année, différents organismes et journaux mènent des enquêtes quantitatives sur la place des femmes dans les entreprises.

En 2018, la Société des Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) constate un écart de salaire croissant au cours de la carrière. Les femmes commencent en moyenne leur carrière à 33k €, contre 34,8k € pour un homme, et atteignent en moyenne à 65 ans 83k €, contre 100k € pour un homme. L'évolution salariale est donc de 151% pour une femme et de 187% pour un homme. Ces chiffres viennent confirmer le témoignage des femmes indiquant une moindre évolution de carrière que leurs homologues masculins.
L'IESF constate également une stagnation depuis 2013 du nombre de diplômées, entre 28 et 29%, malgré un évolution assez notable entre les années 60 et 2010 ( de 5% à 27%). Des modèles de corrections de ces chiffres et de plus amples explications sont proposées dans ce document.

Dans un article daté du 20 juin 2018, l'Obs souligne qu'il est actuellement plus facile pour un homme de décrocher un CDI que pour une femme (14% de chance en plus pour les ingénieurs, 3,5% chez les managers). Même constat d'un écart salarial moyen de 1688€ brut annuel en démarrage de carrière entre les diplômés et diplômées de grands écoles (ingénieurs et managers mélangés) dans cet article de EducPro (d'après la Conférence des Grands Ecoles - CGE ). Libération précise que l'écart dans le cas des diplômés et diplômées d'écoles d'ingénieurs est de 1800€ (soit un écart de 5% en faveur des hommes).
 
 

Et Phelma dans tout ça?


La CGE donne des chiffres plus précis concernant Grenoble INP et Phelma quant à l'intégration des jeunes diplômé.e.s.

La promotion 2017 de Phelma fait mieux que la moyenne nationale: 6 mois après l'obtention de leur diplôme, les ingénieurs et ingénieures gagnent respectivement en moyenne 34755€ et 34364€ (soit un écart de 1% en faveur des hommes), écart qui diminue grâce aux primes (0,4%). La population interrogée était de 137 hommes et 40 femmes, soit la moitié d'une promo environ.

Il est assez intéressant de considérer les années précédentes pour se faire une idée plus précise de ces inégalités d'embauche. En 2016, surprise, l'écart moyen de salaire entre un ancien étudiant et une ancienne étudiante de Phelma (sorti.e depuis 12 mois) était de 6% en faveur des femmes(35 136€ contre 37 238€ brut hors prime), avec une population interrogée de 99 hommes et 31 femmes. En 2015, il était de 3% en faveur des hommes(38 301€ contre 37 246€ brut hors prime) pour 102 répondants et 36 répondantes.

Ces données brutes sont obtenues sur une population assez faible : on ne connaît ni la distribution ni la dispersion des réponses obtenues, aussi il est difficile de conclure quant à la fiabilité de l'échantillonnage. On ne connaît pas non plus pour ces deux années considérées les primes qui ont été distribuées ni les avantages dont peuvent jouir certains cadres (voitures de fonction par exemple).
 

Quant à Grenoble INP, les chiffres sont résumés dans le tableau suivant :





Phelma et Grenoble INP feraient donc un peu mieux que les statistiques nationales (5% d'écart de salaire à l'embauche entre les hommes et les femmes). Les statistiques à l'échelle nationale sont néanmoins obtenues avec une population interrogée plus large, et sont donc plus fiables et représentatives que les chiffres obtenus pour Phelma. Elles indiquent que les femmes sont encore aujourd'hui moins bien payées que les hommes à l'embauche. D'après les quelques industriels interrogés, il semblerait que cela vienne de la négociation du salaire et de l'emploi. Venant confirmer les témoignages des femmes ingénieures interrogées par le Phelma News, les femmes ont tendance à moins négocier que les hommes ce qui leur serait préjudiciable. Fortes de ces résultats, c'est à présent aux jeunes diplômées d'imiter leurs anciens camarades et d'oser s'affirmer davantage lors de l'embauche.