[ÉTUDIANT-ENTREPRENEUR] Rencontre avec Nathan, co-fondateur de PLASTOLARIS

Étudiant de la filière Signal, image, communication, multimédia (SICOM), Nathan est cofondateur de Plastolaris, une start-up qui a pour objectif de démocratiser le recyclage du plastique dans le domaine de l’impression 3D.
"J’ai le plaisir de vous présenter mon projet entrepreneurial que je mène depuis maintenant 5 ans avec trois autres collaborateurs. Notre entreprise s’appelle Plastolaris. C’est une start-up proposant une solution de recyclage des déchets plastiques pour les utilisateurs d'imprimantes 3D en les transformant en bobines de filaments qu'ils peuvent réutiliser."
 

L'activité de Plastolaris


Aujourd’hui Plastolaris produit et vend 4 machines permettant de recycler les déchets issus de l'impression 3D en une nouvelle bobine de fil imprimable. Ces quatre machines sont : le broyeur qui transforme les déchets en copeaux, l’extrudeuse qui transforme ces copeaux en fil, le système de refroidissement et enfin le bobineur qui enroule ce fil sur une bobine. La bobine peut alors être récupérée et de nouveau imprimée avec une imprimante 3D. Nos machines sont destinées à tous les utilisateurs d’imprimantes 3D mais principalement aux Fablabs et entreprises qui génèrent un important volume de déchets et qui sont demandeurs d’une telle solution car à l’heure actuelle, leurs déchets et impressions non utilisées sont jetés ou stockés.
 

Les objectifs


Nos objectifs avec ce projet sont d’abord d’avoir un impact positif et de proposer une solution d’usage au problème de pollution plastique. Nous avons vraiment réfléchi à comment designer et produire nos machines pour polluer le moins possible. Dans un second temps, nous avons un objectif de rentabilité économique pour nos clients qui produisent des bobines de fils recyclé qui coûtent bien moins cher que celles que l’on peut acheter dans le marché.


Vos motivations pour lancer ce projet


Le projet est né en 2019 alors que Rémi Bussiere, Gabriel Dannonay et moi-même (Nathan Leignier) étions dans la même classe de terminale SSI au lycée. Pour l’épreuve de Sciences de l’Ingénieur du baccalauréat, il fallait travailler sur un projet tout au long de l’année et nous nous sommes alors mis dans le même groupe avec une personne supplémentaire (qui a quitté le projet après le baccalauréat) par affinité. C’est alors que Rémi, grand passionné d’impression 3D et de technologie nous a parlé d’un problème auquel lui et le Fablab de sa ville faisaient face : l’accumulation des déchets liés aux impressions 3D. Nous avons alors commencé à réfléchir à une potentielle solution, le projet Plastolaris était né. Depuis, nous avons recruté une quatrième personne qui a des qualifications en design et marketing afin de nous appuyer dans le développement de notre entreprise.
 

L'avancement du projet


Aujourd’hui, nous avons fini tout ce qui est prototypage de nos machines. Nous avons des machines finies qui ont déjà fait leurs preuves puisque nous avons déjà vendu des machines pour un CA actuel de 40 000 euros. Notre prochaine étape est de mettre aux normes européennes ces machines afin de réellement commencer à vendre nos machines à grande échelle à travers l'Europe. C’est pour cela que nos objectifs pour 2024 sont tout d’abord de réaliser cette mise aux normes. Nous avons pour cela déjà fait plusieurs devis afin d’estimer ces coûts. Puis, une fois cela fait, nous voulons recruter un commercial afin de réellement faire connaître Plastolaris et de nous permettre d’avoir une entreprise rentable qui fonctionne par elle-même grâce à l’entrée d’argent faite par les ventes.
 

Les grandes étapes et dates à venir


Pour ma part, la grande étape à venir est la réalisation de mon stage de seconde année d’école d’ingénieur au sein de mon entreprise. Je suis actuellement en échange avec les professeurs et l’administration pour cadrer ce stage afin de répondre aux attentes de chacun. Je pense sincèrement que passer dix semaines ou plus à développer mon entreprise serait très bénéfique pour ma carrière future et me permettrait d’acquérir des compétences primordiales pour la suite.
 

Bénéficiez-vous du statut "étudiant entrepreneur" dispensé par Grenoble INP - UGA ?


Oui, depuis Juin 2023 j’ai le statut "étudiant entrepreneur". Ce statut a changé beaucoup de choses pour moi car il m’a tout d’abord permis de rencontrer beaucoup de monde avec Pepite Ozer. Je suis suivi par Nicolas Mutte qui m’apporte beaucoup d’aide sur un bon nombre de sujets. J’ai pu présenter Plastolaris à bien des reprises notamment au Tech&Fest où j’ai pu tenir un stand. Ce statut m’apporte aussi une crédibilité auprès des professionnels que je rencontre mais aussi auprès des écoles. Je trouve ce statut très bien fait et essentiel pour mener un projet entrepreneurial en parallèle avec les études.

En avril 2024, Nathan a décroché la bourse dédiée aux étudiants entrepreneurs. Cette bourse octroyée par la Fondation Grenoble INP permet notamment de franchir un pas crucial vers la certification européenne, assurant la sécurité et la qualité des machines de recyclage de déchets d'impression 3D.


Phelma vous a-t-elle aidé à mener ce projet à bien ?


Oui Phelma m’aide pour mener à bien ce projet. J’ai pu rencontrer Mme Caplier la directrice de l’école en début d’année pour échanger autour de mon projet. Elle m’a donnée des conseils et m’a notamment précisé quelles aides financières existent. J’ai aussi pu avec l’accord de l’école partir en octobre aux Etats-Unis pour participer au « Central Startup Challenge ». Ce voyage a été un réel tournant car il nous a tout d’abord permis de récupérer de l’argent grâce à la seconde place que nous avons décrochée mais il nous a aussi permis de rencontrer des investisseurs et des professionnels qui nous ont fait rentrer dans une autre dimension. Aujourd’hui comme je l’ai dit plus tôt, j’aimerais beaucoup réaliser mon stage dans cette entreprise et si nous arrivons à trouver le bon sujet de stage pour moi alors Phelma m’aiderait énormément pour développer mon entreprise.

 
 

Présentation de l'équipe


Julia SOUMOY : "Formée en tant que designer d'interaction (Strate Ecole de design), je me suis très tôt intéressée à l'entrepreneuriat. C'est cette passion pour les nouveaux projets avec des résultats concrets qui m'a conduite à une école de commerce (Grenoble Ecole de Management), de laquelle je viens d’être diplômée. Pendant mes études, j'ai rejoint une association entrepreneuriale (Genius) qui m'a permis de rencontrer mes associés. J'ai immédiatement été séduite par le projet et j'ai voulu m'impliquer dans un projet qui correspondait à mes valeurs écologiques et sociales. Pour moi, Plastolaris est un nouveau morceau d'un grand puzzle. Je pense que mon double diplôme est un avantage pour Plastolaris, car il me donne une vision systémique du problème et me permet d'innover dans les façons d'aborder le marché. Je pense qu'il y a encore beaucoup d'opportunités pour nous d’approfondir notre offre et apporter de nouvelles solutions sur le marché."

Rémi BUSSIÈRE : "Depuis très jeune, j'ai toujours été impliqué dans des projets techniques. Dès que les imprimantes 3D sont devenues abordables pour les particuliers, j'en ai acheté une à l'âge de 13 ans. Immédiatement, j'ai commencé à créer des machines, des prototypes et j'ai tenté de développer une solution pour recycler les déchets plastiques à la maison. Malheureusement, je n'ai pas obtenu de résultats à cette époque. Des années plus tard, pendant le lycée, j'ai relancé ce projet avec Gabriel et Nathan. Ensembles, nous avons réussi à trouver une solution pour recycler les déchets plastiques. Plastolaris m'a donné l'opportunité de développer une solution technique pour un problème important qui correspond à mes valeurs. Cette expérience a également eu une influence directe sur mon parcours professionnel. Actuellement, je suis étudiant en quatrième année en génie industriel spécialisé en gestion de la chaîne d'approvisionnement à Ecam Lasalle. De plus, je trouve l'entrepreneuriat vraiment captivant, c'est pourquoi j'ai décidé de participer activement à diverses associations de vie étudiante liées à l'entrepreneuriat dans mon école et à travers la France. Ces associations comprennent Genius Ecam Lasalle et Genius Global."

Gabriel DANNONAY : "J'ai rencontré Rémi et Nathan pendant le lycée et j'ai eu l'opportunité de travailler avec eux au sein d’un projet où je pouvais aborder un problème qui me tient à cœur, le développement durable. En effet, depuis mon enfance, je m'intéresse à la science et j'ai également été sensibilisé aux problèmes écologiques, grâce à mon éducation et à ma curiosité qui m'ont conduit à avoir de nombreux passe-temps liés à la nature. De plus, j'ai toujours été passionné par la physique, surtout l'astrophysique et la mécanique, c'est pourquoi j'ai choisi d'étudier les sciences de l'ingénieur au lycée. J'ai rejoint Centrale Lyon après deux ans de classes préparatoires aux grandes écoles dans le but de travailler dans les énergies renouvelables et, parce que notre entreprise grandissait, pour devenir capable d'exploiter le potentiel de notre entreprise. Dans les deux prochaines années à venir, j'aimerais me spécialiser en mécanique des fluides et en thermodynamique pour apporter à Plastolaris mon expérience technique, qui se développera également grâce à différents stages inclus dans mon école, car je crois vraiment en cette entreprise qui n'était autrefois qu'une idée de lycéens."
 

Nathan LEIGNIER : "Etant passionné de sciences, j’ai décidé de suivre une formation d’ingénieur. Après deux ans en classe préparatoire pour passer les concours des écoles d'ingénieurs, j'ai intégré Grenoble INP-Phelma, UGA l’année dernière. Je suis aujourd'hui beaucoup plus intéressé par la physique appliquée. J'ai aussi beaucoup appris sur l'électronique et les matériaux, ce qui est très important pour créer nos machines. J'ai obtenu cette année le statut d'étudiant-entrepreneur qui me permet d'adapter les projets afin d'avoir beaucoup de temps pour me concentrer sur ma propre entreprise. Je veux m'impliquer autant que possible."