Il s'intéressait depuis longtemps au monde de l'infiniment petit, et il aime le fait que les lois physiques à cette échelle diffèrent totalement de la physique classique newtonienne. Passionné par les énergies renouvelables, Vivien a pourtant préféré laissé les nanosciences pour se consacrer à la production verte d’hydrogène. Il est aujourd’hui en thèse au LEPMI et travaille sur le procédé d'électrolyse alcaline de l'eau (de l'électrochimie) sous l'action d'un champ magnétique alternatif intense. Comme quoi, l’ingénieur Phelma possède un bagage scientifique suffisamment large pour s’adapter aux différents domaines scientifiques et techniques
Avez-vous eu une expérience à l’international ?
J'ai effectué un semestre Erasmus au Danemark en 2e année. Je souhaitais étudier dans une université étrangère, afin de m'ouvrir à d'autres méthodes d'enseignement et découvrir une autre culture.
Ce semestre m'a permis d'étudier des domaines plus spécifiques, non proposés à Phelma, tels que la supraconductivité. Globalement, j'ai pu améliorer considérablement mon anglais, ce qui s'est révélé très bénéfique pour les stages en laboratoire, où le premier travail de l'étudiant est de faire un travail bibliographique : prendre connaissance de l'état actuel des connaissances sur le sujet étudié (faire un "état de l'art"), et donc lire de nombreux articles en anglais sur le sujet.
Quel a été votre parcours depuis la sortie de l’école ? Que faites-vous aujourd’hui ?
Aujourd'hui, j'ai choisi de poursuivre en thèse sur le sujet de mon stage : Production verte d'hydrogène par électrolyse de l’eau assistée par des nanocatalyseurs magnétiques et électrocatalytiques placés sous un champ magnétique alternatif haute fréquence. Ce sujet me plaît car les perspectives environnementales sont intéressantes : si la méthode que nous développons est efficace, ceci permettrait de produire de l'hydrogène en grande quantité, de manière verte, et à des prix comparables aux énergies fossiles. Ainsi on pourrait supplanter les hydrocarbures par de l'hydrogène. Cet élément serait intégré dans une économie dite circulaire, dans laquelle l’électricité provient d’énergies renouvelables telles que le solaire et l’éolien. Le surplus d’énergie serait utilisé pour créer de l’hydrogène par électrolyse de l'eau, utilisé ensuite de différentes manières : stockage d’énergie pour pallier les problèmes d’intermittence des énergie solaires et éoliennes, pile à combustible et gaz de combustion dans les moteurs à combustion.
Vos études à Phelma sont-elles en adéquation avec le poste que vous occupez ?
Non, pas tellement. La filière PNS propose deux types de cursus en 3e année : d'une part un cursus appliqué en photonique et microélectronique et d'autre part les masters Université Grenoble Alpes (UGA), orientés vers la physique fondamentale. Je vais être honnête : j'ai rapidement compris qu'il n'y avait pas de poste pour moi dans la recherche fondamentale en nanosciences. J'ai effectué mon stage de seconde année dans le photovoltaïque, en ligne avec le cursus que j'ai suivi en troisième année de PNS (double diplôme Photonique et Semiconducteurs). Ce stage m'a plu. J'ai souhaité découvrir un autre domaine des énergies renouvelables pour le PFE. Je m'intéressais depuis longtemps à l'hydrogène, et j'ai eu la chance de trouver un stage dans ce domaine. Le sujet traite d'électrochimie, qui n'est pas du tout mon domaine de formation, et de magnétisme appliqué [non théorique]. Les cours suivis en PNS sur la physique quantique m'ont servi à avoir des bases solides en magnétisme à l'échelle de l'atome, et une étude bibliographique approfondie m'a permis de rattraper les connaissances nécessaires en électrochimie. Je pense que les problèmes écologiques et sociétaux actuels sont une priorité, et je ne me voyais pas travailler dans un autre domaine que les énergies renouvelables.
Parlez-nous en quelques ligne du prix que vous venez d'obtenir de la Société Chimique de France.
Ce prix avait pour critères : Qualité du travail théorique et/ou expérimental et du mémoire, originalité et caractère innovant, applicabilité et valeur ajoutée pour le domaine d’application, progrès par rapport à l’existant.
J'étudie une technique inédite d'électrocatalyse de l'eau, assistée par champ magnétique alternatif haute fréquence, ce qui est très innovant. Je pense que cette facette du sujet m'a permis d'avoir le prix.