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André Barelli : Une année d'étude au Japon...

en 2006, André Barelli, alors en 3ème année à l'ENSERG - option optoélectronique et radiofréquences, a passé une année au Japon. Il nous a fait part de ses sentiments et de ses conseils.
Partir à l'étranger (Japon), cela représentait quelque chose de spécial ? Quelles étaient vos motivations ? J'ai toujours souhaité faire une année d'étude à l'étranger, et ce, au Japon si possible.  Faire mes études en école d'ingénieur étant le moyen le plus sûr pour réaliser ce projet, j'ai ainsi pu allier mes goûts personnels avec mon domaine d'étude.  De plus, être intégré dans un laboratoire de recherche était ce que je pouvais demander de mieux pour mon projet professionnel. André Barelli au JaponLe cadre de ce programme d'année d'étude était assez "inédit"...  En effet, j'étais à l'époque le premier élève de l'école à effectuer ce programme, mes prédécesseurs ayant juste effectué un programme culturel.  Je suis parti à l'Université de Kyoto dans le prestigieux laboratoire d'optoélectronique quantique, ou j'ai pu suivre des cours intensifs de japonais et de spécialité. Quelles ont été les difficultés rencontrées ? Je pense que le plus dur a été la phase préliminaire, c'est-à-dire de la candidature au sein de Grenoble INP , puis au niveau de l'université d'accueil  (recherche de laboratoire, de tuteurs) tout cela dans une année universitaire très chargée. Une fois ces démarches académiques effectuées, il faut obtenir le visa, ce qui est très rigoureux, au niveau du statut, dates, adresses et garanties matérielles. Une fois là-bas, les choses sérieuses ont commencé, mais j'ai pu compter sur le soutien de l'école et de l'Université de Kyoto pour me faciliter la tâche, notamment au niveau des bourses et des critères académiques. Auriez-vous des conseils à donner aux étudiants désireux de partir dans les mêmes conditions ? Je pense que la préparation personnelle des étudiants souhaitant partir est très importante. Même si les services des Relations Internationales sont assez précis à ce sujet, l'équipe pédagogique ne prévient pas assez à l'avance.  Il faut savoir par exemple que le rattrapage en septembre de la 2ème année INTERDIT toute possibilité de partir à l'étranger.  De plus, pour les étudiants partant en année de césure ou dans des programmes méconnus de l'école, les démarches sont vraiment pénibles et coûteuses en temps.  Or les exigences de la 2ème année, très contraignantes (de ce que j'ai ressenti) ne permettent pas de gaspiller du temps, surtout au 2ème semestre.  Je conseille donc aux étudiants de commencer les recherches de contact et les démarches au niveau de l'école comme à l'université d'accueil au plus vite, dès la 1ère année,  pour garantir un départ et une installation sûrs, et de ne pas se faire piéger par les partiels et les projets. Sur place, comment s'est déroulée l'année ? Je suis parti en septembre avec pour objectif de valider cette année en 3A. Mais il s'est avéré que la charge de travail et les requis étaient trop élevés. J'ai pu faire basculer cette année en année de césure afin de me consacrer à l'apprentissage de la langue mais surtout à la recherche en laboratoire. L'année fut donc composée de deux parties : le premier semestre, avec des cours intensifs de japonais et des meetings de laboratoire, puis le deuxième semestre, avec des cours de Master électronique et les travaux de recherche. André Barelli au JaponAu delà de l'apport scientifique d'un tel échange quels autres bénéfices en retirez-vous finalement ? Au risque de paraître pompeux ou de tomber dans les clichés, je n'hésiterais pas à affirmer que cette année a changé ma vie, et mon approche de celle-ci.   Il est clair que les rencontres quotidiennes, les expériences, les lieux visités on changé mon regard sur le monde et les êtres humains.  Le Japon est un pays qui pourrait d'abord paraître isolé et fermé. Mais on m'y a offert une hospitalité sans limites. En outre la diversité des étudiants étrangers résidant au Japon engendre aussi une diversité culturelle que je n'avais jamais vue auparavant.  De plus, le fait de vivre à 10 000 km de son pays modifie la propre vision que l'on a de celui-ci, ce qui est d'autant plus enrichissant. Un choc culturel particulier ou au contraire une rectification d'une idée reçue ? Oui, j'ai toujours été confronté à cette rengaine : « les Japonais travaillent beaucoup. »  Je n'ai pas du tout ressenti cela, en revanche mes collègues passaient beaucoup de temps sur leurs lieux de travail (au détriment des activités personnelles et des loisirs tels que les Français pourraient les entendre). Par exemple, une journée type au laboratoire s'étalait de 10h à 22h-23h, avec une durée de travail effectif de 6-7 heures... Au final, vous recommenceriez l'expérience ? Bien sûr, sans la moindre hésitation.  Je souhaite d'ailleurs que les programmes d'études à l'étranger soient mis encore plus en avant, et ce au niveau national. En ce sens, je pense que les programmes Erasmus/Leonardo sont une fantastique réussite, qui commence déjà à porter ces fruits à travers l'Europe.  Au niveau mondial, il y encore énormément de progrès à faire (partenaires, bourses, places...). Au-delà de transmettre mes impressions sur cette année, j'encourage vivement tous les étudiants à aller jusqu'au bout de leur projet, qui leur apportera une expérience d'une valeur inestimable.